Le mariage des filles mineurs un fléau qui commence à prendre une grande ampleur

صرخة20 ديسمبر 2016
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Le mariage des filles mineurs un fléau qui commence à prendre une grande ampleur

Plus de 100.000 cas ont étaient recencés au Maroc  sans que personnes n’attaque ce sujet

Une juge a décidé de faire crever l’abcès en dénonçant les actes frauduleux des juges du Tribunal de la FamilleEn effet, la Moudawana dans sa dernière version, fixe l’âge légal du mariage à 18 ans pour les deux sexes, mais laisse un pouvoir discrétionnaire total au juge pour statuer au cas par cas. C’est à l’occasion d’une Table Ronde ayant pour thème « le phénomène du mariage des mineures, problèmes et solutions », organisée par l’Association Droits et Justice, que la Juge à la Cour d’Appel de Casablanca, Fatima Oukroud, a affirmé que l’article 20 du Code de la Famille est devenu une source de marchandage avec les juges, permettant ainsi aux familles qui n’ont aucun respect pour l’enfance et qui y mettent le prix, de marier une enfant mineure ou une victime à son violeur pour « étouffer le scandale ». L’article 20 établit que le juge de la famille chargé du mariage peut autoriser l’union du garçon et de la fille « avant l’âge de la capacité matrimoniale prévu par décision motivée précisant l’intérêt et les motifs justifiant ce mariage », sans pour autant préciser d’âge minimal. De même « le mariage d’une mineure n’est subordonné qu’à l’approbation de son représentant légal », ajoute l’article 21. Pour la juge Fatima Oukroud, le mariage des mineurs doit être purement et simplement interdit, et cet article abrogé. Ce qu’il défend ne représente pas la société et ne lui porte aucun intérêt, il ne représente que la société dans sa propension à violer le corps des mineurs et l’intérêt supérieur de l’enfant. Ce signal d’alarme a été repris, lors de la même réunion, par d’autres intervenants. A leur tête, Othmane Abid, du Ministère de la Justice, qui confirme l’existence et la croissance même du phénomène par les dernières statistiques disponibles. Un peu plus de dix ans après l’adoption de la nouvelle Moudawana, le nombre de mariages des moins de 18 ans ne semble pas avoir diminué. Plus de 102.000 unions de filles mineures ont en effet été célébrées au Maroc, entre 2004 et 2015, selon le dernier recensement réalisé par le Haut commissariat au plan,. Ces mariages estimés représentant plus de 10% du total des mariages. Face à cette situation des plus graves, M. Abid déclare que l’abrogation des articles 20 et 21 à elle seule est insuffisante pour éradiquer le phénomène. Il faut s’attaquer à la source du problème sinon les familles détourneront la loi en adoptant le mariage coutumier avec la lecture de la  « Fatiha ». Un travail de sensibilisation de fond est indispensable car, dans un tel cas, la mentalité et la loi doivent évoluer. C’est impératif.

 

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