Le COVID-19 : Serait-ce une grâce déguisée ?

صرخة30 أبريل 2020
صرخة
فرنسية
Le COVID-19 : Serait-ce une grâce déguisée ?

énétiquement modifié, une arme militaire biologique, un complot contre l’humanité orchestré par les grandes puissances, ou un châtiment divin, le Covid-19 continue à défrayer la chronique mondiale au grand dam et au grand désarroi de toutes les nations qui ne savent plus à quel saint se vouer en raison de la multitude d’interprétations et d’hypothèses contradictoires et embrouillées fournies tantôt par des politiques sans vergogne, tantôt par des porte-parole ou des intermédiaires de laboratoires pharmaceutiques sans scrupule, tantôt par les infos et les infox, tantôt par des médecins dépassés par les événements, tantôt par des clergés obscurantistes, tantôt par des charlatans et des imposteurs qui du jour au lendemain se sont autoproclamés, spécialistes, experts, savants et sauveurs de l’humanité. L’on assiste, ainsi, non seulement à une vague de panique planétaire, peut-être sans précédent, mais aussi à un déferlement – tant burlesque que pathétique – de potins qui, faute d’une multitude de facteurs majoritairement complexes, ont généré une atmosphère de confusion et de dissension extrêmes. A titre d’exemple, le recours au confinement comme mesure de prévention contre la propagation de la pandémie se heurte à de sérieux obstacles, mais notamment à la désobéissance des populations dans des pays où même les scènes scandalisantes de violence, de vandalisme et de brutalité des forces de l’ordre sont devenues monnaie courante. Une récalcitrance, dirait-on, justifiée par la prévalence de l’analphabétisme et de l’ignorance dans certains pays mais aussi, dans d’autres, par l’envie pesante et le besoin pressant du citoyen d’exprimer son mécontentement et sa frustration vis-à-vis de l’échec du système politique à garantir une bonne gouvernance. Le Coronavirus, avec toutes ses retombées néfastes sur l’économie qui ne sont pas sans laisser en particulier des séquelles psychologiques et psychiques difficiles à surmonter, représente donc l’occasion propice pour laisser exploser sa colère sachant qu’il a démontré à quel point les états ont failli à leur devoir le plus fondamental mais non des moindres : dire la vérité à leurs peuples et les sensibiliser au danger éminent du virus et à la nécessité de respecter les mesures préventives mises en œuvre pour éviter sa propagation. En effet, c’est uniquement par le truchement d’une communication fluide et transparente qu’on aurait pu épargner le monde entier une telle pandémie. Encore faut-il qu’au lieu d’induire leurs peuples en erreur, ces mesures dites préventives soient minutieusement étudiées par les états en amont puis en aval pour tout réajustement nécessaire et dotées d’un ensemble de mécanismes, dont des campagnes de sensibilisation d’envergure, pour leur application sans heurt. L’on se rappelle, à titre d’exemple, les déclarations saugrenues et irréfléchies du chef du gouvernement marocain qui au début de cette pandémie a déclaré qu’il n’y a absolument rien à craindre du Covid-19 le comparant, par inadvertance ou par ignorance, à un simple rhume ou à une grippe saisonnière et d’ajouter que le port du masque est inutile, alors qu’il aurait tout simplement fallu se tourner vers la Chine où les premiers cas de citoyens atteints du virus Corona ont été déclarés et copier les démarches de ce pays pour éviter un désastre.

Certes, la pandémie qui ne cesse de faire des victimes dans tous les azimuts est également venue affirmer certaines convictions qui, hier encore, étaient étroitement liées à la science fiction telles que les scènes apocalyptiques de la fin du monde à la suite d’une catastrophe naturelle, d’une guerre mondiale ou d’un terrorisme nucléaire ou viral. Toujours est-il qu’en dépit des causes de ces scenarii morbides mais particulièrement des progrès réalisés dans divers secteurs, nous sommes aujourd’hui face à une réalité amère : les prouesses scientifiques et technologiques réalisées jusqu’ici et dont l’humanité se vantait se sont avérées inopérantes dans la lutte contre le Coronavirus, cet ennemi invisible, redoutable, mortel et évocateur de l’impuissance flagrante des états à le vaincre bien que le virus soit “Man Made” pour ne pas dire “Made in China” ou “Made in USA”. Pur produit et « fils maudit » du progrès, le Coronavirus qui – tel le fameux Kraken de la mythologie grecque a indéniablement semé pithiatisme et panique – a été “relâché” exprès ou accidentellement pour des raisons purement politiques, stratégiques et économiques, l’enjeu étant l’HÉGÉMONIE. Or, il fallait bien que les USA réagissent d’une manière ou d’une autre face à la menace chinoise quitte à déclencher une guerre aux paramètres et aux configurations inaccoutumées pour rétablir l’ordre des choses. L’on parle, par conséquent, de l’émergence du nouvel ordre mondial et de la disparition des coalitions telles que nous les connaissons, celles-ci étant devenues obsolètes et défaillantes. Grosso modo, le monde va assister à une mutation drastique mais cyclique de l’échiquier géostratégique et macroéconomique, changement dont il est fort probable que certains pays en voie de développement tirent profit en offrant de nouvelles opportunités pour l’investissement.

Au Maroc, comme partout ailleurs, si la pandémie est synonyme d’une panoplie de syndromes, de phobies et d’impacts négatifs (dégringolade du PIB, épuisement des réserves en devises, recrudescence de l’inflation, augmentation du taux de chômage, spéculations et monopole, etc…), elle est aussi évocatrice de plusieurs dysfonctionnements et de déficiences tant institutionnels que structurels auxquels il est grand temps de remédier. Loin de vouloir m’autoproclamer théoricien, mais tout en pensant à la fameuse théorie du célèbre psychologue américain Abraham Maslow et à la Loi d’Attraction, il nous faut en tant que Marocains soucieux du devenir de notre pays focaliser dans un esprit positif sur “l’après-Coronavirus” et édifier un Maroc Nouveau en se penchant sérieusement sur l’assainissement de tous les secteurs qui handicapent le pays. Il s’agit dans un premier temps d’assainir le paysage politique et le système judiciaire tout en accordant à ce dernier davantage d’autonomie, puis d’envisager des stratégies adéquates à même de revaloriser le système éducatif et d’optimiser sa qualité et enfin de résoudre tous les problèmes structurels et budgétaires d’un secteur aussi vital qui est la santé publique. Aussi sommes-nous aujourd’hui contraints, si nous voulons vraiment sortir gagnants de cette “guerre”, à relever ces défis et en faire nos leitmotivs ultimes tout en espérant que nos politiciens décident un jour de faire preuve de patriotisme en s’attelant à la concrétisation de ce projet ambitieux qui reflète les attentes de tous les marocains. Cependant, « on n’attelle pas au même timon le cheval fougueux et la biche craintive » (Ivan Tourgueniev, écrivain Russe).

A bon entendeur salut !

Ahmed EL JABRI

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